Dans la saga des Coques, il existe une affirmation non contredite : Les Coques ont vu partir Guillaume le Conquérant à l’assaut de l’Angleterre.
Selon David Charles Douglas dans « William the Conqueror : The Norman Impact Upon England », les forces de Guillaume sont prêtes à traverser la Manche aux alentours du 12 août 1066. Pendant les deux mois qui précèdent, Guillaume rassembla ses troupes dans l’Estuaire de la Dives, devant les villes de Dives, Cabourg et Houlgate. Mille navires, 7 à 8 000 hommes dont 2 à 3 000 cavaliers… Autant de bouches à nourrir. Il est inévitable que les nombreuses marées basses que cette armada a connues ont permis à ces hommes se livrer à la pêche à pied à de multiples reprises. La tapisserie de Bayeux nous éclaire sur ce point. C'est ce qu'on analysé et conclu un groupe d'historiens chercheurs britanniques.
Les préparatifs se passent à marée basse, évidemment.
Les hommes, jambes et pieds nus s’avancent dans l’eau pour charger les navires. Ils apportent avec eux des animaux tels des aigles et des chiens. Ces derniers sont reconnaissables à leurs pattes griffues et à leurs colliers.
Mais on ne va pas garder les chiens pendant toute la durée des préparatifs à bord. Il faut bien qu’ils s’ébattent voire se battent de temps en temps sur la plage.
Ils peuvent aussi garder d’autres animaux.
Donc il y avait des chiens sur cette plage. Et s’il y a bien une chose que les chiens adorent faire sur la plage, c’est courir après les mouettes.
De leur coté, les mouettes doivent bien se nourrir aussi. Et on connait leur intérêt pour les coques.
On les voit souvent jeter des coques pour les faire s’ouvrir. A moins qu’elles ne soient dérangées et effrayées pendant leur festin, auquel cas il leur arrive de lâcher leur proie pour mieux s’enfuir.
C’est très exactement ces scènes de vie sur la plage que les brodeurs ou brodeuses de la tapisserie de Bayeux ont voulu représenter dans ce détail de la scène 4 :
Excepté le corbeau qui lâchait bien plus tard un fromage dans la gueule d’un renard, on n’a jamais vu un oiseau nourrir un chien. Et sur la plage, qu’est-ce qui est petit et qui tient dans le bec d’un oiseau ? Une coque. Dans cette scène, la mouette a dû lâcher sa coque, dérangée par ce chien qui jappait après elle.
En conclusion, la Tapisserie de Bayeux confirme bien que les coques étaient dans le décor des préparatifs de Guillaume le Conquérant et que donc, elles ont tout vu ! CQFD.
Nous avons là le plus ancien document connu sur la place des coques dans l’histoire de la Normandie. Il retrace une scène qui s’est passée entre juin et septembre 1066 sur la plage probable de Cabourg, puisque c’est par celle-ci et non celle d’Houlgate que l’accès est le plus aisé pour accéder aux navires.
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